Politique

Mgr Marcellin Yao : “la réconciliation a échoué’’ en Côte d’Ivoire

Mis à jour le 10 avril 2025
Publié le 10/04/2025 à 12:34 , , ,

Le président de la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, Mgr Marcellin Yao estime que les actions menées par le gouvernement pour favoriser la réconciliation nationale ont été un fiasco.

 

Dans une interview à Jeune Afrique, l’évêque de Daloa s’est montré critique à l’égard du processus de réconciliation nationale.

“La réconciliation a échoué parce que ceux qui ont semé la misère et la mort ne reconnaissent pas leur faute, ne la regrettent pas et ne sont pas disposés à changer’’, juge-t-il.

Se prononçant sur le processus électoral en cours, Mgr Marcellin Yao, a exprimé ses inquiétudes sur des risques de violences à l’approche de l’élection présidentielle.

“Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si l’on n’y prête pas attention, une crise peut survenir’’, prévient-il.

Le lundi 24 mars 2025, la Conférence des Évêques catholiques de Côte d’Ivoire avait, dans une déclaration lue par Mgr Marcellin Yao, appelé, à l’“intégration de tous les candidats’’ pour garantir “une élection présidentielle juste et apaisée’’.

“Le choix de ce moment n’était pas anodin ; la commission électorale indépendante venait de rendre publique la liste provisoire des électeurs’’, justifie-t-il.

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Selon le prélat, “dans une situation exceptionnelle, il faut parfois des mesures exceptionnelles’’ pour permettre à la candidature des principaux leaders politiques comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, radiés de la liste électorale.

“Pour un bien supérieur, pour sauver la Côte d’Ivoire, il peut être nécessaire d’adopter une certaine éthique de transgression. Si c’est pour sauvegarder une loi au détriment des vies humaines ; je dis non’’.

Le président de la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire préconise “une certaine souplesse pour éviter une nouvelle guerre’’ liée à des élections.

Pour lui, “il est encore temps d’agir pour préserver la paix’’.

La commission électorale indépendante (CEI), chargé d’organiser la prochaine présidentielle, n’échappe pas aux critiques du prélat qui assure douter son indépendance.

Dressant le profil idéal du prochain président ivoirien, Mgr Marcellin Yao, évoque “un dirigeant qui ne soit pas meurtrier, menteur, arrogant et qui respecte son peuple’’

Mais surtout un dirigeant “qui puisse mettre fin à la situation de braconnage politique et économique’’, ajoute-t-il.

Serge Alain Koffi

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